Novembre 2024

À la limite de l'être: Entre espaces et identités est l'exposition de fin de maitrise qui est le point culminant de ma recherche création en art visuel. Cette exposition accompagne mon mémoire de maitrise intitulé :L’hybridation culturelle - un état limite de l’être, Exploration identitaire à travers l'install'action en art.

Cette exposition s’est matérialisée sous la forme d’une Install’Action longue durée : un processus performatif au sein duquel l’espace de résidence du centre d’artistes Le Lieu est devenu, pendant un mois, un véritable terrain d’exploration, d’expérimentation et d’adaptation. J’y ai habité l’espace, non seulement comme artiste, mais aussi comme sujet et objet d’une réflexion en mouvement.

À travers une série d’actions, de gestes performés et de configurations plastiques évolutives, j’ai cherché à établir un dialogue sensible entre mon corps, l’espace et les objets. Ce dialogue visait à faire émerger une forme de cohérence propre à ma démarche : un équilibre fragile entre le construit et le vécu, entre présence et disparition, entre structure et dérive.

L’exposition est ainsi devenue le prolongement d’une recherche profonde sur le langage, sur l’hybridation, sur le corps comme territoire traversé. Le lien entre pratique plastique et performative s’y est affirmé, révélant les objets, les matériaux et les dispositifs comme des agents actifs de transformation.

La notion d’hybridation, au cœur de mon travail, s’est incarnée dans toute sa complexité. Ce monstre hybride dont je parle dans mon glossaire, c’est moi. Mon corps, qu’il soit pleinement présent ou subtilement absent, devient le point d’ancrage où se cristallisent tensions et dynamiques, où s’articulent les états de transition et d’adaptation qui traversent mon processus.

Plus qu’un simple vecteur d’action, ma présence dans l’espace de création agit comme un agent de relation entre les choses, les temps, les états. C’est dans cette posture que réside toute la richesse de ma pratique : une exploration continue de l’interstice, une attention portée à ce qui circule, s’active ou se transforme dans le contact avec l’environnement.

En fin de compte, cette résidence-exposition ne représente pas une fin en soi, mais plutôt un point de bascule : la matérialisation éphémère d’un état en mutation, d’un processus qui se poursuit bien au-delà des murs de l’atelier. Mon travail ne s’arrête pas à l’objet exposé, il s’étend dans l’expérience vécue, dans l’interaction, dans le dialogue avec ce qui m’entoure.